La courbe de
tes yeux, poème de Paul Éluard retiré de son livre « Capitale de la douleur »
de 1926.
A curva dos teus olhos, poema de Paul Éluard
retirado de seu livro “Capitale de la douleur” [Capital da dor] de 1926.
Nusch Éluard, muse des surréalistes, comme Man Ray (photo ci-dessus) et Éluard. Elle a été muse et aussi l'épouse d'Éluard. |
Traduction libre de / Tradução livre de Priscila Junglos
La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu
C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu.
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu
C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu.
A curva de teus olhos dá a volta em meu
coração,
Uma volta de dança e de doçura,
Auréola do tempo, berço noturno e certeiro,
E se eu não sei mais tudo o que eu vivi
É porque teus olhos não me olharam desde sempre.
Feuilles de
jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,
Folhas de dia e musgo de orvalho,
Gramíneas do vento, sorrisos perfumados,
Asas cobrindo o mundo de luz,
Barcos carregados do céu e do mar,
Caçadores de barulhos e fontes das cores,
Parfums éclos
d’une couvée d’aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l’innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l’innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.
Perfumes
desabrochados de uma ninhada de auroras
Que
jaz sempre na palha dos astros,
Como
o dia depende da inocência
O
mundo inteiro depende dos teus olhos puros
E
todo meu sangue corre em seus olhares.