Dans la demeure de la liberté tout s’était très bien passé, le futur était arrivé.
Soudain, de la bouche d’un témoin, sortirent quatre vérités : le futur avait un passé.
Dans la demeure de la fiancée, c’est encore hier et déjà demain, mais le futur loin.
Vide est la corbeille, fermées les portes, tirés les rideaux.
Il n’y a pas de présent, le temps ne fait pas de cadeaux.*
---
A QUEM FICA
a Georges Malkine
Na moradia da liberdade tudo tinha corrido muito bem, o futuro tinha chegado.
De repente, da boca de uma testemunha, saíram quatro verdades: o futuro tinha um passado.
Na moradia da noiva, é ainda ontem e já amanhã, mas o futuro longe.
Vazia é a lixeira, fechadas as portas, a cortina cerrada.
Não há presente, o tempo não deixa passar nada.
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Outras possíveis versões:
Vazia é a lixeira, fechadas as portas, cerradas as cortinas.
Não há presente, o tempo não é moleza.
Ou:
Vazia é a lixeira, fechadas as portas, a cortina cerrada.
Não há presente, o tempo não é brincadeira.
Ou, menos próxima do original:
Vazia é a lixeira, fechadas as portas, cerrado o cortinado.
Não há presente, o tempo é árduo.
Tradução/ traduction de Priscila Junglos
Nota da tradutora:
*Faire des cadeaux (literalmente "fazer presentes") significa "dar presentes", mas quando se diz na negação "ne pas faire de cadeaux à quelqu'un", significa "ser duro; não deixar nada passar".
Jacques Prévert dans les rues de Paris• Crédits : Giancarlo BOTTI/Gamma-Rapho - Getty
L’amour est clair comme le jour l’amour est simple comme bonjour l’amour est nu comme la main c’est ton amour et le mien pourquoi parler du grand amour pourquoi chanter la grande vie ? Notre amour est heureux de vivre et ça lui suffit.
C’est vrai l’amour est très heureux et même un peu trop… peut-être et quand on a fermé la porte rêve de s’enfuir par la fenêtre
Si notre amour voulait partir nous ferions tout pour le retenir que serait notre vie sans lui une valse lente sans musique un enfant qui jamais ne rit un roman que personne ne lit la mécanique de l’ennui sans amour sans vie !
J'ai la mémoire qui flanche, je me souviens plus très bien
Comme il était très musicien, il jouait beaucoup des mains
Tout entre nous a commencé par un très long baiser
Sur la veine bleutée du poignet, un long baiser sans fin
J'ai la mémoire qui flanche, je me souviens plus très bien
Quel pouvait être son prénom et quel était son nom
Il s'appelait... je l'appelai... comment l'appelait-on ?
Pourtant c'est fou ce que j'aimais l'appeler par son nom
J'ai la mémoire qui flanche, je me souviens plus très bien
De quelle couleur étaient ses yeux, je crois pas qu'ils étaient bleus
Étaient-ils verts, étaient-ils gris, étaient-ils vert-de-gris ?
Ou changeaient-ils tout le temps de couleur, pour un non, pour un oui ?
J'ai la mémoire qui flanche, je me souviens plus très bien
Habitait-il ce vieil hôtel bourré de musiciens
Pendant qu'il me... pendant que je... pendant qu'on faisait la fête
Tous ces saxos, ces clarinettes qui me tournaient la tête
J'ai la mémoire qui flanche, je me souviens plus très bien
Lequel de nous deux s'est lassé de l'autre le premier
Était-ce moi, était-ce lui, était-ce donc moi ou lui ?
Tout ce que je sais, c'est que depuis, je ne sais plus qui je suis
J'ai la mémoire qui flanche, je me souviens plus très bien
Voilà qu'après toutes ces nuits blanches, il ne reste plus rien
Rien qu'un petit air, qu'il sifflotait chaque jour en se rasant
Tradução livre / traduction libre de Priscila Junglos
Letra:
Eu tenho a memória que fraqueja, eu não me lembro mais muito bem
Como ele era músico mesmo, ele brincava muito com as mãos
Tudo entre nós começou por um muito longo beijo
Sobre a veia azulada do punho, un longo beijo sem fim
Eu tenho a memória que fraqueja, eu não me lembro mais muito bem
Qual era mesmo o seu nome e qual era seu sobrenome
Ele se chamava... eu o chamava... como ele se chamava?
Entretanto, é uma coisa de louco como eu amava chamá-lo pelo seu sobrenome.
Eu tenho a memória que fraqueja, eu não me lembro mais muito bem
De qual cor eram seus olhos, eu não acho que eles eram azuis
Eram verdes, eram cinzas, eram verde-gris?
Ou eles mudavam todo o tempo de cor, por um sim, por um não?
Eu tenho a memória que fraqueja, eu não me lembro mais muito bem
Ele morava nesse velho hotel lotado de músicos
Enquanto ele me... enquanto eu... enquanto a gente fazia a festa
Todos esses saxofones, estes clarinetes que me viravam a cabeça.
Eu tenho a memória que fraqueja, eu não me lembro mais muito bem
Qual de nós dois de cansou do outro primeiro
Fui eu? Foi ele? foi enfim eu ou ele?
Todo o que eu sei é que desde então eu não sei mais quem eu sou
Eu tenho a memória que fraqueja, eu não me lembro mais muito bem
Eis que depois de todas essas noites em branco, não me resta mais nada
Nada além de uma melodiazinha, que ele assoviava cada dia de barbeando
Sur l'internet, les paroles de cette chanson sont toujours avec des erreurs de grammaire et d’orthographe; voici les paroles corrigées.
Paroles :
Par trois gars de mon quartier
Je me suis laissé entraîner
Dans un tripot la semaine dernière.
Dans une salle enfumée
Nous nous sommes installés
Autour d'une table de poker.
On a enlevé nos vestons,
Commandé force boissons,
Puis la partie a commencé
Telle que je vais vous l'expliquer.
On prend les cartes, on brasse les cartes
On coupe les cartes, on donne les cartes
C'est merveilleux on va jouer au poker.
On prend ses cartes, on regarde ses cartes
On s'écrie : cartes ! Puis l'on écarte.
J'en jette trois car j'ai déjà une paire
Quand tout le monde a son jeu
On se regarde en chiens de faïence
On essaie de lire dans les yeux
Du voisin plein de méfiance.
J'ai pris trois cartes et lui deux cartes
Vous, combien de cartes ? Moi juste une carte.
Faut se méfier 'y a du bluff dans l'air...
Je suis blind*, à toi de parler,
Dit au second le premier
Et ce dernier s'écrie : Parole !
Le troisième a mis cent francs
Je dis : tes cent, plus mille francs
Les deux autres s'arrêtent au vol.
Le troisième me dit : voilà
Tes mille francs ! Qu'est-ce que tu as ?
- Trois dames, j'ai gagné je crois.
- Non, dit-il car j'ai trois rois !
On prend les cartes, on brasse les cartes
On coupe les cartes, on donne les cartes
Je me dis " Qu'es-tu venu faire dans cette galère ? "
On reprend ses cartes, on regarde ses cartes
On s'écrie : carte ! Puis l'on écarte.
Je me dis " maintenant va falloir se refaire "
Pendant toute la partie
Je me faisais des reproches.
Quand se termina la nuit
Je n'avais plus rien en poche.
Avant que je ne parte, je prends les cartes
Je déchire les cartes,
Je jette les cartes
Et les piétine avec colère.
Mais au moment de m'en aller
J'entends des coups de sifflet.
Une descente de police
Les inspecteurs du quartier
Veulent tous nous interroger.
Me voici devant la justice.
Ils me disent : mon garçon
Nous sommes bons et te donnons
Une minute pour t'expliquer.
Je leur ai dit affolé :
On prend les cartes, on brasse les cartes
On coupe les cartes, on donne les cartes
Je n'ai jamais rien eu de meilleur qu'une paire
On reprend ses cartes, on regarde ses cartes
On s'écrie : cartes ! Et l'on écarte.
- Je vois très bien, me dit le commissaire.
On va vous emprisonner
Car du reste, moi, je m'en fiche,
Mais on va vous affecter
Au département des fiches.
On prend les cartes, on regarde les cartes
On trie les cartes, on range les cartes
En prison, je suis devenu fonctionnaire
Tout ça parce qu'un jour,
Un bien triste jour,
J'ai voulu jouer au poker !
Note :
*Au poker, on appelle blind (en France, on prononce à la française) la mise ou les mises obligatoires faites avant toute distribution de cartes. Il s'agit d'une « mise à l'aveugle », d'où son nom.
Anna Karina, com o livro de Éluard, no filme Alphaville, de Godard.
Un compte à régler
à Ilya Ehrenbourg.
Dix amis sont morts à la guerre
Dix femmes sont mortes à la guerre
Dix enfants sont morts à la guerre
Cent amis sont morts à la guerre
Cent femmes sont mortes à la guerre
Cent enfants sont morts à la guerre
Et mille amis et mille femmes et mille enfants
Nous savons bien compter les morts
Par milliers et par millions
On sait compter mais tout va vite
De guerre en guerre tout s’efface
Mais qu’un seul mort soudain se dresse
Au milieu de notre mémoire
Et nous vivons contre la mort
Nous nous battons contre la guerre
Nous luttons pour la vie
Wroclaw, le 26 août 1948.
Tradução / traduction de Priscila Junglos
Um ajuste de contas
a Ilya Ehrenbourg.
Dez amigos morreram na guerra
Dez mulheres morreram na guerra
Dez crianças morreram na guerra
Cem amigos morreram na guerra
Cem mulheres morreram na guerra
Cem crianças morreram na guerra
E mil amigos e mil mulheres e mil crianças
Nós sabemos bem contar os mortos
Pelos milhares e milhões
A gente sabe contar mas tudo passa rápido
De guerra em guerra tudo desaparece
Mas que só um morto suditamente se erga
No meio da nossa memória
E nós vivemos contra a morte
Nós lutamos contra a guerra
J'écris des chansons, je ne les chante pas
Et ton nom, je ne le dis pas
C'est des histoires que tu t'inventes
Romance d'un soir si ça t'enchante
[il ne] Faut pas le dire mais c'était court
[il ne] Faut pas l'écrire, ça pue l'amour
Ça sert à rien, pourquoi courir ?
Il y en a plein des filles désir
[il ne] Faut pas le dire mais c'était court
[il ne] Faut pas l'écrire, ça pue l'amour
Ça sert à rien, pourquoi courir ?
Il y en a plein des filles désir
Ce que tu touches tu le détruis
Mon corps se couche sur ton ennui
J'ai fait l'impasse sur les mots doux
Comme une terrasse en plein mois d'août
Fais pas semblant car je le sais
Tu ne m'aimes que parce que je te hais
Mais c'est pas grave, tant pis
Je prendrai un taxi
La possibilité de t'aimer comme gravir une montagne
Je l'ai déjà envisagée, tu peux sortir le champagne.
Je veux commencer quelque chose de nouveau,
Laisse-moi espérer un avenir plus beau.
J'ai loué une voiture
Je suis partie à la mer
Toute seule, je te jure,
Voyage en solitaire.
J'écris des chansons, je ne les chante pas
Et ton nom, je ne le dis pas
C'est des histoires que tu t'inventes
Romance d'un soir si ça t'enchante
[il ne] Faut pas le dire mais c'était court
[il ne] Faut pas l'écrire, ça pue l'amour
Ça sert à rien pourquoi courir ?
Il y en a plein des filles désir
[il ne] Faut pas le dire mais c'était court
Faut pas l'écrire ça pue l'amour
Ça sert à rien, pourquoi courir ?
Ça sert à rien, pourquoi courir ?
Il y en a plein des filles désir.
Traduction libre / Tradução livre de Priscila Junglos
Eu escrevo canções, eu não as canto.
E seu nome, eu não o digo
São histórias que você te inventa
Romance de uma noite, se isso te encanta
Não se pode dizer, mas foi curto
Não se pode dizer, mas isso fede a amor
Não serve pra nada, por que correr?
Tá cheio de moças desejo
Não se pode dizer, mas foi curto
Não se pode dizer, mas isso fede a amor
Não serve pra nada, por que correr?
Tá cheio de moças desejo
O que você toca você destroi
Meu corpo se deita sobre seu tédio
Eu criei o impasse sobre as palavras de amor
Como um terraço no meio do mês de agosto.
Não finja porque eu sei disso
Você só me ama porque eu te detesto
Mas não é nada, tanto faz
Eu pegarei um táxi.
A possibilidade de te amar como escalar uma montanha
Photo : Odhran O Dhuínn Dunne – avec Milena Leblanc.
Toi qui ne rêve plus
Que d'une si belle pensée
D'un Club-sandwich partagé
Un amour au Super-U
Ne cherche pas de sens
À toutes ces traversées
Ton cœur qui bat et danse
Va bientôt s'inverser
Je rêve de cheveux dans le vent
et je vois flou
Et toi tu t'en fous
Mais c'est pas facile
Mais c'est pas si terrible *
Je rêve de cheveux dans le vent
et je vois flou
Et toi tu t'en fous
Mais c'est pas facile
Mais c'est pas si
Une fois sortie de l'eau
Doutes ne sont plus que gouttes
Couchés sur l'herbe de l'autoroute
Qui vous caresse le dos
Je rêve de cheveux dans le vent
et je vois flou
Et toi tu t'en fous
Mais c'est pas facile
Mais c'est pas si terrible
Je rêve de cheveux dans le vent
et je vois flou
Et toi tu t'en fous
Mais c'est pas facile
Mais c'est pas si
Je rêve de cheveux dans le vent
et je vois flou Et toi tu t'en fous
Mais c'est pas facile
Mais c'est pas si
Traduction libre de / Tradução livre de Priscila Junglos
Você que só sonha
com um pensamento tão bonito
de um sanduíche compartilhado
Um amor no supermercado.
Não procure mais sentido
Em todas as travessias,
Teu coração que bate e dança
Vai logo se inverter
Eu sonho com cabelos ao vento
e eu vejo embaçado
E você não está nem aí
Mas não é fácil
Mas não é tão terrível.*
Eu sonho com cabelos ao vento
e eu vejo embaçado
E você não está nem aí
Mas não é fácil
Mas não é tão.
Um vez saídas da água
as dúvidas não são nada além de gotas.
Deitados sobre a grama outonal
que vos acaricia as costas.
Eu sonho com cabelos ao vento
e eu vejo embaçado
E você não está nem aí
Mas não é fácil
Mas não é tão terrível.
Eu sonho com cabelos ao vento
e eu vejo embaçado
E você não está nem aí
Mas não é fácil
Mas não é tão.
Nota da tradução:
* "Terrible" é "terrível", como em português, mas, às vezes, tem o sentido de "extraordinário", "incrível"; pela música, os dois sentidos são possíveis. Dependerá sempre do contexto.
Si tu t'en vas
Si tu t'en vas un jour
Tu m'oublieras
Les paroles d'amour
Ça voyage pas
Si tu t'en vas
La mer viendra toujours vers le rivage
Les fleurs sauvages
Dans les blés lourds
Viendront toujours...*
Si tu t'en vas
Si tu t'en vas un jour
Tu m'oublieras
Les blessures d'amour
Ne s'ouvrent pas
Si tu t'en vas
La source ira toujours
Grossir le fleuve
Les amours neuves
Vers les beaux jours...
Iront toujours
Si tu t'en vas
Si tu t'en vas un jour
Tout finira
Les choses de l'amour
Ne vivent pas
Si tu t'en vas
La mort vaincra toujours
La fleur de l'âge
C'est son ouvrage
Malgré l'amour
Qui meurt toujours...
Si tu t'en vas
Si tu t'en vas un jour
Rappelle-toi
Les paroles d'amour
Ne s'envolent pas
Si tu t'en vas
Au-delà de la vie
Vers la lumière
Où les prières
N'arrivent plus
Elles sont perdues...
Si tu t'en vas
Si tu t'en vas un jour
Dans ces coins-là
Nous parlerons d'amour
Comme autrefois...
Si c'est possible !
Et roulez roulez et pourvu que jamais rien ne vous arrête Et croulez croulez souvent sous l'amour et sous ses dettes J'ai bien l'âme à vous envier mais c'est le cœur qui m'arrête Car bientôt plus fort que vous viendra se joindre à la fête
La roue tourne et si tombe un des deux L'autre roule ou s'écroule avec eux
Pourtant pas mal partis Tous les deux dans la veine* Te voilà raccourci Tout seul sur ton tandem Et l'âme en peine L'âme en peine à pédaler pour deux
Pourtant pas mal partis Tous les deux dans la plaine Te voilà raccourci Tout seul sur ton tandem Et l'âme en peine À traîner un fantôme Toi tu vas dérailler
Tu roules et roules et parfois s'en vont chercher tes mirettes Au-dessus de ton épaule pourvu qu'elles y trouvent une tête Ton dos s'ennuie de voir filer des armées de pâquerettes Et pleure de n'avoir plus personne à qui faire la causette
L'autre est tombé mais ça y est toi tu franchis la pente Va au bout de la montée tu verras la descente
Pourtant pas mal partis Tous les deux dans la veine Te voilà raccourci Tout seul sur ton tandem Et l'âme en peine L'âme en peine à pédaler pour deux
Pourtant pas mal partis Tous les deux dans la plaine Te voilà raccourci Tout seul sur ton tandem Et l'âme en peine À traîner un fantôme
Et tu roules en martyre en chantant à tue-tête Que tout va pour le mieux mais je vois tes gambettes Un peu distraites Qui cherchent à qui pouvoir faire du pied** Va donc un peu partout et trouve toi une athlète Pour continuer la route à deux sur ton tandem C'est mieux quand même Puis deux sur un tandem c'est mieux pour avancer C'est mieux pour avancer
Pourtant pas mal partis Tous les deux dans la veine Te voilà raccourci Tout seul sur ton tandem Et l'âme en peine L'âme en peine à pédaler pour deux
Pourtant pas mal partis Tous les deux dans la plaine Te voilà raccourci Tout seul sur ton tandem Et l'âme en peine À traîner un fantôme Toi tu vas dérailler
Traduction libre / tradução livre de Priscila Junglos
E rode, rode desde que nada nunca te pare E desmorone, desmorone frequentemente sob o amor e sob tuas dívidas Eu até te invejo, mas é o coração que me impede Porque logo alguém mais forte que você virá se juntar à festa
A roda gira e se um dos dois cair O outro rola ou se afunda com eles
Entretanto, não tinha sido um mal começo Ambos estavam com sorte* Veja você, você está 'encurtado' Sozinho em seu tandem E a alma com pesar A alma penada pedalando por dois
Entretanto, não tinha sido um mal começo Ambos na planície Veja você, você está 'encurtado' Sozinho em seu tandem E a alma com pesar A arrastar um fantasma Você, você vai descarrilhar
Você rola e rola e às vezes, vão procurar teus olhos Por cima do seu ombro, desde que eles encontrem uma cabeça aí Tuas costas estão entediadas de ver passar exércitos de margaridas E chora por não ter mais ninguém com quem bater um papo
O outro caiu, mas já era, você atravessou a ladeira Vá até o final da subida, você verá a descida
Entretanto, não tinha sido um mal começo Ambos estavam com sorte Veja você, você está 'encurtado' Sozinho em seu tandem E a alma com pesar A alma penada pedalando por dois
Entretanto, não tinha sido um mal começo Ambos na planície Veja você, você está 'encurtado' Sozinho em seu tandem E a alma com pesar A arrastar um fantasma Você, você vai descarrilhar
E você roda como um mártir cantando a plenos pulmões Tudo está vai muito bem, mas eu vejo suas pernocas Um pouco distraídas Que procuram alguém para poder fletar** Vá logo em qualquer lugar e encontre pra você um atleta Para continuar a jornada em dupla em seu tandem É melhor mesmo E depois, dois em um tandem, é melhor pra avançar
Entretanto, não tinha sido um mal começo Ambos estavam com sorte Veja você, você está 'encurtado' Sozinho em seu tandem E a alma com pesar A alma penada pedalando por dois
Entretanto, não tinha sido um mal começo Ambos na planície Veja você, você está 'encurtado' Sozinho em seu tandem E a alma com pesar A arrastar um fantasma Você, você vai descarrilhar
Notas da tradutora : Tandem é a bicicleta de dois lugares.
*Être dans la veine : literalmente "estar na veia", significa ter sorte. **Faire du pied : "fazer pé" siginifica dar uma indireta, dar em cima de alguém, como quando se toca os pés de alguém em baixo de uma mesa.
Il y a de grandes flaques de sang sur le monde
où s'en va-t-il tout ce sang répandu
Est-ce la terre qui le boit et qui se saoule
drôle de saoulographie alors
si sage... si monotone...
Non la terre ne se saoule pas
la terre ne tourne pas de travers
elle pousse régulièrement sa petite voiture ses quatre saisons
la pluie... la neige...
le grêle... le beau temps...
jamais elle n'est ivre
c'est à peine si elle se permet de temps en temps
un malheureux petit volcan
Elle tourne la terre
elle tourne avec ses arbres... ses jardins... ses maisons...
elle tourne avec ses grandes flaques de sang
et toutes les choses vivantes tournent avec elle et saignent...
Elle elle s'en fout
la terre
elle tourne et toutes les choses vivantes se mettent à hurler
elle s'en fout
elle tourne
elle n'arrête pas de tourner
et le sang n'arrête pas de couler...
Où s'en va-t-il tout ce sang répandu
le sang des meurtres... le sang des guerres...
le sang de la misère...
et le sang des hommes torturés dans les prisons...
le sang des enfants torturés tranquillement par leur papa et leur maman...
et le sang des hommes qui saignent de la tête
dans les cabanons...
et le sang du couvreur
quand le couvreur glisse et tombe du toit
Et le sang qui arrive et qui coule à grands flots
avec le nouveau-né... avec l'enfant nouveau...
la mère qui crie... l'enfant pleure...
le sang coule... la terre tourne
la terre n'arrête pas de tourner
le sang n'arrête pas de couler
Où s'en va-t-il tout ce sang répandu
le sang des matraqués... des humiliés...
des suicidés... des fusillés... des condamnés...
et le sang de ceux qui meurent comme ça... par accident.
Dans la rue passe un vivant
avec tout son sang dedans
soudain le voilà mort
et tout son sang est dehors
et les autres vivants font disparaître le sang
ils emportent le corps
mais il est têtu le sang
et là où était le mort
beaucoup plus tard tout noir
un peu de sang s'étale encore...
sang coagulé
rouille de la vie rouille des corps
sang caillé comme le lait
comme le lait quand il tourne
quand il tourne comme la terre
comme la terre qui tourne
avec son lait... avec ses vaches...
avec ses vivants... avec ses morts...
la terre qui tourne avec ses arbres... ses vivants... ses maisons...
la terre qui tourne avec les mariages...
les enterrements...
les coquillages...
les régiments...
la terre qui tourne et qui tourne et qui tourne
avec ses grands ruisseaux de sang.
(Jacques Prévert, Paroles, 1946)
Tradução de Priscila Junglos
Canção no sangue
Há grandes poças de sangue sobre o mundo
Aonde vai todo esse sangue derramado
Será que é a terra que bebe e que se embriaga
bizarra de embriagrafia, então
tão séria... tão monótona...
Não a terra não se embriaga
a terra não gira titubiante*
Ela empurra regularmente seu carrinho suas quatro estações
a chuva... a neve...
a geada... o bom tempo...
Nunca ele está ébria
raramente ela se permite de tempos em tempos
um infeliz volcanzinho
Ela gira a terra
ela gira com suas árvores... seus jardins... suas casas...
ela gira com suas grandes poças e sangue
e todas as coisas vivas giram com ela e sangram...
Ela ela está pouco de fodendo
a terra
ela gira e todas as coisas vivas começam a hurrar
ela está pouco se fodendo
ela gira
ela não pára de girar
e o sangue não pára de escorrer
Aonde vai todo esse sangue derramado
o sangue dos assassinatos... o sangue das guerras...
o sangue da miséria...
e o sangue dos homens torturados nas prisões...
o sangue das crianças torturadas tranquilamente pelos seus papais e suas mamães...
e o sangue dos homens que sangram pela cabeça
nas cabanas...
e o sangue do telhadista
quando o telhadista escorrega e cai do teto
E o sangue que chega e que escorre como grandes ondas**
com o récem nascido... com a criança nova
a mãe que grita... a criança chora...
o sangue escorre... a terra gira
a terra não pára de girar
o sangue não pára de escorrer
Aonde vai todo esse sangue derramado
o sangue dos espancados***... dos humiliados
dos suicidas... dos fuzilados... dos condenados...
e o sangue destes que morrem assim... por acidente.
Na rua passa um vivo
com todo o seu sangue dentro
de repente eis-o morto
e todo o seu sangue está pra fora
e os outros vivos fazem desaparacer o sangue
eles levam o corpo
mas o sangue é cabeçudo
e aí onde ele estava morto
muito mais tarde todo preto
um pouco de sangue se espalha ainda...
sangue coagulado
ferrugem da vida ferrugem dos corpos
sangue coalhado como o leite
como o leite quando ele passa****
quando ele gira com a terra
como a terra que gira
com seu leite... com suas vacas...
com seus vivos... com seus mortos...
a terra que gira com suas árvores... seus vivos... suas casas...
a terra que gira com seus casamentos...
os enterros...
as conchas...
os regimentos...
a terra que gira e que gira e que gira
com seus grandes riachos de sangue.
(Jacques Prévert, Paroles, 1946) Notas da tradutora:
* "à traver" = atravessado, como o andar titubiante de um bêbado.
** "à grands flots" = a grandes ondas, se diz de um líquido ou coisa que se espalha com um certo ritmo, como o pulsar das ondas ou do sangue na batida do coração.
*** "matraqué" é batido com uma "matraque" (outra palavra para "cacetete", que vem do francês "casser la tête"=quebrar a cabeça) ; matraqué, significa, especificamente, pessoas que sofrem agressões pelos policiais em manifestações.
**** em francês quando um leite azeda, não diz que ele passa, se-diz que le "vira" (gira), daí o uso do verbo "tourner" por Prévert.
Carte de séjour, groupe de rock qui a Rachid Taha comme chanteur et musicien, ici dans une version de la chanson Douce France, de Charles Trenet.
Contre le racisme et la xénophobie, dans cette version il parle de la France et on écoute aussi son Algérie natale et, en plus, le rock !
Faisons le son, pas la guerre !
Carte de séjour (visto de permanência), banda de rock que tem Rachid Taha como cantor e músico, aqui em uma versão da canção Douce France, de Charles Trenet.
Contra o racismo e a xenofobia, nesta versão ele fala sobre a França e escutamos também a sua Argélia natal e, além disso, o rock!
Vamos fazer som, não a guerra!
Paroles :
Il revient à ma mémoire
Des souvenirs familiers
Je revois ma blouse noire
Lorsque j'étais écolier
Sur le chemin de l'école
Je chantais à pleine voix
Des romances sans paroles
Vieilles chansons d'autrefois
Douce France
Cher pays de mon enfance
Bercée de tendre insouciance
Je t'ai gardée dans mon cœur !
Mon village au clocher aux maisons sages
Où les enfants de mon âge
Ont partagé mon bonheur
Oui, je t'aime
Et je te donne ce poème
Oui, je t'aime
Dans la joie ou la douleur
Douce France
Cher pays de mon enfance
Bercée de tendre insouciance
Je t'ai gardée dans mon cœur
J'ai connu des paysages
Et des soleils merveilleux
Au cours de lointains voyages
Tout là-bas sous d'autres cieux
Mais combien je leur préfère
Mon ciel bleu mon horizon
Ma grande route et ma rivière
Ma prairie et ma maison
Tradução livre / traduction libre de Priscila Junglos
Volta a minha memória
Lembranças familiares
Eu revejo meu jaleco preto
De quando eu era aluno
No caminho da escola
Eu cantava bem alto
Romances sem falas
Velhas canções de outrora
Doce França
Querido país de minha infância
Embalado por uma terna despreocupação
Eu te guardei em meu coração!
Meu vilarejo com o campanário e as casas severas
Onde as crianças da minha idade
Compartilharam de minha felicidade
Sim, eu te amo
E te dou este poema
Sim, eu te amo
Na alegria ou na tristeza
Doce França
Querido país de minha infância
Embalado por uma terna despreocupação
Eu te guardei em meu coração!
Eu conheci paisagens
E sóis maravilhosos
No decorrer de longínquas viagens
Tudo, lá, sob outros céus
Mas como eu lhes prefiro
Meu céu azul, meu horizonte
Minha grande estrada e meu rio
Meu prado e minha casa
Como alguns sabem, além de ser professora/tradutora de francês há anos, sou também Bacharel em Artes Visuais pela UNESP; por isso, estou formulando algumas aulas temáticas unindo FLE com Arte. : )
Mais infos por e-mail: professeur.fle.art@gmail.com
Ce soir j'attends Madeleine
J'ai apporté du lilas
J'en apporte toutes les semaines
Madeleine, elle aime bien ça
Ce soir j'attends Madeleine
On prendra le tram trente-trois
Pour manger des frites chez Eugène
Madeleine, elle aime tant ça
Madeleine, c'est mon Noël
C'est mon Amérique à moi
Même qu'elle est trop bien pour moi
Comme dit son cousin Joël
Ce soir j'attends Madeleine
On ira au cinéma
Je lui dirai des "je t'aime"
Madeleine elle aime tant ça
Elle est tellement jolie
Elle est tellement tout ça
Elle est toute ma vie
Madeleine que j'attends là
Ce soir, j'attends Madeleine
Mais il pleut sur mes lilas
Il pleut comme toutes les semaines
Et Madeleine n'arrive pas
Ce soir j'attends Madeleine
C'est trop tard pour le tram trente-trois
Trop tard pour les frites d'Eugène
Et Madeleine n'arrive pas
Madeleine, c'est mon horizon
C'est mon Amérique à moi
Même qu'elle est trop bien pour moi
Comme dit son cousin Gaston
Mais ce soir j'attends Madeleine
Il me reste le cinéma
Je lui dirai des "je t'aime"
Madeleine elle aime tant ça
refrain
Elle est tellement jolie
Elle est tellement tout ça
Elle est toute ma vie
Madeleine qui n'arrive pas
Ce soir, j'attendais Madeleine
Mais j'ai jeté mes lilas
Je les ai jetés comme toutes les semaines
Madeleine ne viendra pas
Ce soir j'attendais Madeleine
C'est fichu pour le cinéma
Je reste avec mes "je t'aime"
Madeleine ne viendra pas
Madeleine c'est mon espoir
C'est mon Amérique à moi
Sûr qu'elle est trop bien pour moi
Comme dit son cousin Gaspard
Ce soir j'attendais Madeleine
Tiens le dernier tram s'en va
On doit fermer chez Eugène
Madeleine ne viendra pas
refrain
Demain, j'attendrai Madeleine
Je rapporterai du lilas
J'en rapporterai toute la semaine
Madeleine, elle aimera ça
Demain, j'attendrai Madeleine
On prendra le tram trente-trois
Pour manger des frites chez Eugène
Madeleine, elle aimera ça
Madeleine, c'est mon espoir
C'est mon Amérique à moi
Tant pis si elle est trop bien pour moi
Comme dit son cousin Gaspard
Demain, j'attendrai Madeleine
On ira au cinéma
Je lui dirai des "je t'aime"
Madeleine elle aimera ça
Traduction libre / tradução livre de Priscila Junglos